Quand y’en a marre !

Début 2020… une pandémie éclate et frappe le monde entier !
Nous sommes tous bousculés dans l’inconnu. Pratiquement du jour au lendemain, nous nous retrouvons cloîtrés chez nous, à ne plus voir nos familles et nos amis que par l’intermédiaire d’écrans.
Rapidement, les apéros-confinement (donc virtuels) deviennent une coutume presque quotidienne. C’est l’occasion de contacter les gens que nous aimons et de partager un verre avec eux. Souvent nous en rions, un peu comme persuadés que cela ne durera pas trop longtemps si nous nous comportons de manière exemplaire.
Toute la vie “non essentielle” s’arrête. Et finalement, c’est un peu comme entrer dans le monde du cancer pédiatrique.
Nous, les familles concernées, n’avions pas attendu le COVID pour avoir des masques et du gel désinfectant à la maison… Comme lorsque l’on entre dans le monde du cancer, certains perdent leur travail, les familles s’écorchent les mains à force d’user de désinfectant à chaque mouvement de main. On nous apprend à mettre un masque, que même les enfants de moins de 12 ans doivent porter. On vit la peur au ventre; la crainte de transmettre à son enfant, un virus qui pourrait le tuer puisque ses défenses immunitaires sont presque inexistantes.
Du jour au lendemain, comme ça a été le cas avec la pandémie, on apprend à vivre au jour le jour. On apprend à ne plus rien planifier et à ne surtout rien anticiper. Un peu comme avec la pandémie, on se laisse prendre dans la vague.
Avec la pandémie, le monde entier a survolé ce que pouvait être une vie avec un enfant atteint de cancer…
Bien sûr, sans les traitements, la perte de cheveux et tout ce qui rend le parcours de ces enfants et de ces familles aussi dure que possible et aussi long que nécessaire.
2021 est arrivé et qu’est-ce qui a changé ?
Pas grand chose finalement. Des vas-et-vient de mesures plus ou moins compréhensibles, des gens pour et des gens contre…. et toujours l’impossibilité de se serrer dans les bras et de s’embrasser. Ca au moins, dans le monde du cancer, c’est un peu différent… même si on ne laisse plus “n’importe qui” toucher son enfant, parce que l’on vit accrochés à des valeurs sanguines, les parents et les frères et soeurs eux ont le droit aux câlins et aux papouilles. Et qu’est-ce que c’est important. Peut-être même que dans le monde du cancer, cette étape d’étreintes avec d’autres parents, avec nos amis et nos familles est salvateur.
Aujourd’hui, ce qui change, c’est que tout le monde en a marre ! Ras-le-bol ! Plein les bottes de ne pas pouvoir organiser une monstre nouba pour ses 40 ans… de ne pas pouvoir aller s’irriter la gorge à un concert ! Plein le dos de ne plus pouvoir aller faire 3 brasses ailleurs que dans un lac quasi gelé (même si cela raffermit la peau). Mince mince mince, on a tous envie de se faire un bon ciné, avec un paquet de pop-corn dont la moitié sera tombée par terre… Ras les talons de ne pas pouvoir sortir sa plus belle paire d’escarpins, achetés en février 2020, pour aller bouger son popotin en boîte. Et les soupers au restau…. on en parle ?!
Malgré tout, si nous y voyons du négatif, c’est qu’il y a du positif. Le bien ne peut exister sans le mal. Parole de parents qui ont vécu le pire… quand on cherche, on trouve.
D’un point de vue personnel, la pandémie m’aura permis de passer des moments privilégiés avec mes enfants, de prendre un peu de temps pour moi aussi…. De découvrir des endroits magnifiques de notre beau pays, mais aussi de dépenser moins d’argent dans des chaussures et d’apprécier chaque visite des gens que j’aime; pire de rêver le jour où je pourrai à nouveau les serrer très fort dans mes bras.
Et pour Zoé4life alors ?
Et bien, forcément, il n’y a pas eu notre événement annuel Day4life. Nous n’avons pas pu rencontrer toutes les personnes qui se sont mobilisées pour nous malgré tout. Nous n’avons pas pu non plus aller dans les entreprises, comme nous avons l’habitude de le faire, pour présenter nos objectifs. Il aura fallu renoncer à notre participation aux 20 km de Lausanne, à nos soirées des bénévoles, à nos business lunchs et à tous les espoirs que nous avions mis dans la mise en place d’un grand repas de Gala en 2021.
Et pourtant… la pandémie nous aura obligé à nous remettre en question, à chercher et à innover. Grâce à elle, nous avons appris à utiliser des outils de communication jusqu’ici peu maîtrisés….
Nous avons proposé des articles à vendre par correspondance et cela vous a plu. Nous avons créé des timbres, inventé Move4life, mis des stands sur pied, proposé des packs COVID pour les familles que nous soutenons et continué de nous mobiliser pour faire avancer la recherche.